PALMARÈS 2025

23ème édition du Concours 1er Doc !

concours 1er doc aux ecrans du reel le mans 2

Prix du jury (2500 €) attribué à Atlas Oculto d' Anne-Laure Boyer
en plein jour aux ecrans du reel le mans
 

Prix du jury lycéen (500 €) et prix du public (500 €) attribué à La Boîte à frissons d'Antoine Vergez
Tutto apposto gioia mia aux ecrans du reel le mans
 
 
Mention spéciale du Jury lycéen attribué à Sœurs de Julia Zahar
Tutto apposto gioia mia aux ecrans du reel le mans
 

LES RETOURS DU JURY PRO SUR LE CONCOURS 1ER DOC :

‘’Un grand merci à toute l'équipe de Chroma, des écrans du Réel, pour l’organisation et l’accueil aux petits oignons.
Un grand merci aux programmatrices et programmateurs du Concours 1er Doc, pour la qualité de la sélection. Un grand bravo aux cinéastes de ces beaux films, pour leurs regards éclairants sur notre monde. Nous avons été saisis par ce que ces dix documentaires ont en commun. Plusieurs cinéastes ont choisi d'interroger notre mémoire. Ce qui a été perdu, oublié, ou surtout effacé :
- Surtout ? On a surtout effacé des femmes : les jeunes ouvrières du textile ("Petites Mains" d'Angèle Junet et Sylvain Berger), ou la personnalité exceptionnelle de "Christine Brisset" (Camille Thomine et Théo Sorroche).
- Mais aussi des cultures, écrasées par les projets (immobilier ou d'aménagement du territoire) et leur marche implacable : la mémoire d'un beau lieu et d'une culture ("La Boîte à frissons" d'Antoine Vergez). On peut aussi penser à ces paysans déracinés de "Atlas Occulto" (Anne-Laure Boyer).’’
Jacques Pelissier

‘’Le mouvement de la sélection a été alors unanime celui de la reconstruction offerte par le cinéma qui devient un cinéma du soin, un cinéma du care. Dans Je n’embrasse pas les images de Pascal Hamant, la quête de l’image manquante, de l’être perdu, régénère progressivement les blessures du sujet filmant. De même dans Lo de Thanassis Vassiliou, l’appartement devient la généalogie d’une relation filiale et civique où le monde consent peu à peu à s’ouvrir et laisser surgir les traces contenues de notre passé révéler. Jaguar de Chloé Wasp accomplit ce chemin d’ouverture jusqu’à la fusion où nous nous transformons dans un regard devenu sauvage, nous ramenant à la question de notre aveuglement, nous qui ne savons plus voir ou entendre notre environnement tant humain que vivant.’’
Yola Le Caïnec

‘’Au bout du voyage, il y a la revisibilisation. Il y a de la lumière dans ces films, beaucoup d’humanité et d’espoir. De la lumière sur ceux et celles qu’on ne veut pas voir. c’est le pari de Clara Lacombe. Dans A vol d’oiseau, elle  nous propose d’écouter, d’écouter vraiment,  ceux et celles qui sont silenciés. Ceux qu’on appelle les migrants, que l’on croise sans les voir, dont on ne connait pas les histoires. Le traitement de la voix et la recherche formelle donnent de la puissance au récit, récit d’un enfant sur les routes de l’exil et d’une amitié qui va le sauver.
Avec Sœur Julia Zahar met de la lumière et de la joie sur un sujet difficile ; la dépression d’un proche, sa sœur. « Enregistrer pour ne rien oublier » dit Julia au début du film, on a aimé cette caméra qui circule au sein de la famille et qui répare un lien abîmé.
Enfin, Their eyes de Nicolas Gourault , nous révèle un autre monde : celui des travailleurs du net, dispersés à travers le monde. Sous payés, ils passent leurs journées à dessiner le contour des formes sur les routes pour nourrir le système de pilotage des voitures autonomes. Dans ce monde, les SDF endormis sous des couvertures sont qualifiés d’objet…
Un film surprenant, tant sur le propos que sur la forme, très riche, et éminemment politique. La lumière, elle nous vient de ces travailleurs anonymes qu’on entend sans le voir, mais qui grâce à ce film, existent, ils racontent un monde algorythmique, mais dont ils ne sont pas dupes car d’une certaine façon,  Ils finissent pas reprendre le pouvoir. Une ode au chaos…
Ce premier film très maitrisé, nous avons souhaité le récompenser par une mention spéciale, et nous encourageons son auteur à poursuivre ce travail pour un long métrage peut-être ! 
Un (autre) film politique qui fait appel à notre réflexion...
Parce qu’il redonne la parole aux opprimés, aux oubliés de la modernité : comment être heureux aujourd'hui, si nos maisons, notre culture nous ont été arrachées ? 
Parce qu’il porte notre regard sur ces déracinés, parce qu’il propose une archéologie du paysage, parce qu’il nous invite à regarder en dessous, à renverser les cartes. Parce qu’il nous aide à faire de nous de meilleurs citoyens, nous souhaitons accorder le Prix du Jury au documentaire de Anne-Laure Boyer, "Atlas Oculto" !’’
Stéphanie Lebrun

LE DISCOURS DU JURY LYCÉEN POUR LE CONCOURS 1ER DOC :

jury lyceen 1er doc chroma le mans
Le jury lycéen et les lauréats

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Chères réalisatrices, chers réalisateurs,
Documentaire, adjectif et nom masculin : qui repose sur des documents, film didactique, présentant des faits authentiques et non élaborés pour l’occasion.
C’est précisément ce que nous avons visionné ce week-end.
Des documentaires.
Des documentaires tous plus engagés les uns que les autres, sur des sujets parfois méconnus, parfois mal connus, mais ayant tous un point commun : la volonté de rappeler l’importance du souvenir.
Du souvenir personnel comme dans Je n’embrasse pas les images ou A vol d’oiseau,
Collectif lorsque le quotidien et la vie d’un groupe tout entier sont concernés avec Atlas Oculto et Petites mains,
Historique dans l’engagement de Christine Brisset, la justicière des sans-logis ligérienne,
Politique avec la réalité sociale des dessous de l’innovation technologique décrite dans Their eyes.
Parce que documenter reste la base de notre mémoire, de notre histoire et de la transmission de vos souvenirs aux générations futures.
Ce week-end nous avons avant tout appris, appris à l’aide de différentes formes de productions, réalisations, tournages et post productions.
Alors, nous vous remercions, merci aux Cinéastes, à la Ville du Mans, au Département de la Sarthe, à Cinéambul72, au CNC, aux réalisateurs et leurs équipes de productions, et enfin, à ceux sans qui ce festival n’aurait pas vu le jour il y a 25 ans et ne se reproduirait pas tout les ans depuis : Chroma.
Lorsque nous avons été sollicités pour être membres du jury lycéen, nous pensions que notre choix serait évident, et je peux vous dire que toutes ces formes innovantes - qui font la richesse du cinéma et de la culture - ne nous ont absolument pas aidés à départager les dix documentaires que nous avons visionnés.
Deux documentaires ont particulièrement retenu notre attention : Soeurs de Julia Zahar (Applaudir) et La boîte à frissons d’Antoine Vergez (Applaudir).
La simplicité des plans de Soeurs ont permis une immersion dans l’intimité de la famille, dans l’humain, dans le quotidien et l’histoire d’une jeune femme qui nous est à tous familière, de près ou de loin.
Dans La boîte à frissons, nous étions directement plongés au cœur du Marais grâce à la qualité sonore et plus directement dans l’époque des tumultes rencontrés par le Tango avec le grain singulier de l’image évoquant l’avenir incertain de ce lieu emblématique des nuits parisiennes.
Le travail chromatique des images sublime le récit historique mais naturel du Tango, rempli d’histoires ayant permis au plus grand nombre de s’émanciper, le « psy du vendredi soir » de certains.
C’est pourquoi nous avons fait le choix d’attribuer le Prix du Jury Lycéen à La boîte à frissons d’Antoine Vergez.
Pour la force de son propos, la singularité de son esthétique et la sensibilité avec laquelle il parvient à transmettre l’âme d’un lieu, d’une époque et d’une communauté.
Par ailleurs, notre coup de cœur revient à Sœurs de Julia Zahar.
Car la justesse, la pudeur et la sincérité de ce documentaire nous ont particulièrement touchés.
Nous tenions à réitérer nos félicitations à toutes les réalisatrices et tous les réalisateurs pour la qualité des documentaires sélectionnés par Chroma cette année.
Merci de continuer à faire vivre le cinéma du réel, à transmettre, à interroger et à émouvoir.

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